vendredi 21 octobre 2011

Promenade dans Barcelone

La dernière journée à Barcelone se dessine au hasard des rues et des places.

Le Passeig de Gracia est l'occasion d'un dernier regard à la Casa Batllò, puis à la Casa Mila, tout en s'imprégnant de l'harmonie de ce quartier de l'Eixample. Ses rues larges laissent voir des édifices marqués du sceau d'architectes visionnaires, mais conservant une dimension vivante et humaine.

Place du Musée Frederic Marès

Plus loin, la Rambla est toujours aussi vivante, parcourue de touristes bien sûr, animée aussi par les marchands de fleurs, par les statues vivantes, par les groupes d'étudiants.

Sant Jaume et le dragon

À côté, le Barri Gotic - la vieille ville - nous retourne des siècles en arrière avec ses rues étroites, ses places cernées de bâtiments d'origine médiévale, sa cathédrale gothique, son palais royal où les Rois Catholiques reçurent Christophe Colomb à son retour d'Amérique.




Mais ce n'est pas une ville morte, loin de là. Ce soir devant la cathédrale, s'ouvre le Mercat de Mercats, le marché des marchés. Les vins et produits du terroir catalans sont offerts par leurs producteurs, tandis que des troubadours aux accents bien actuels font les frais de la musique. C'est l'occasion de déguster les mousseux du pays, de goûter des charcuteries, quelques huitres et même des pâtisseries avant de se diriger vers la Plaça Real pour un dernier repas mémorable.

Dernier regard - un peu triste - avant le retour

jeudi 20 octobre 2011

La Sagrada Familia


La file d'attente semble longue devant la Sagrada Familia, mais cela permet de se remplir les yeux de ces tours élancées vers le ciel, de cette façade sculptée des scènes de la passion, de cette oeuvre surhumaine en création encore inachevée. C'est cette vision qui matérialise les attentes envers ce monument quasiment mythique.

En entrant dans la cathédrale, la splendeur des lieux dépasse toutes ces attentes. Gaudi, inspiré de son amour de la nature, a recréé une forêt de colonnes qui se ramifient pour soutenir la voûte et se découpent ensuite comme les feuilles d'un arbre. La lumière éclate en un arc-en-ciel dont chaque couleur est le thème d'un vitrail. L'effet est saisissant et toute cette beauté amène au spirituel, comme l'aboutissement d'une pensée qui, évoluant au cours des siècles, est aussi génératrice de notre humanisme.

La voûte de la Sagrada Familia



La visite du musée attenant à la cathédrale révèle le génie de Gaudi qui ne disposait pourtant pas des outils modernes de conception. Il a plutôt utilisé un «ordinateur analogique» en simulant l'ensemble de sa cathédrale à l'aide de fils de fer et de poids proportionels à la charge prévue: la Sagrada Familia existe d'abord suspendue à l'envers.

Voile de lumièr au coeur de la Sagrada Familia

mercredi 19 octobre 2011

L'incoutournable Gaudi

L'influence de Gaudi domine presque sans partage l'image que nous projette Barcelone lors d'un premier contact. Quand on fréquente quelque peu ses oeuvres, il est difficile de ne pas y souscrire. C'est un véritable choc artistique auquel on s'expose quand on découvre les maisons dont il fut l'architecte, quand on les visite et surtout quand on perçoit ses influences, ses intentions, son souci de tous les détails.

Façade de la Casa Batllò

Il est profondément inspiré par la nature. Or rien n'est droit dans la nature, comme chez Gaudi: que des formes arrondies, audacieuses, mais baignées de lumière et de couleur, tout en respectant l'ergonomie. Les résultants sont étonnants, ingénieux aussi, telle sa façon de distribuer la lumière et d'assurer la ventilation de la maison Batllò.


Son chef d'oeuvre sera la Sagrada Familia... cette église qui devrait être achevée pendant ce siècle. Il est quasi impossible de rendre justice à son originalité, à son ingéniosité, mais aussi à la réussite de ce projet en regard de son objectif: une oeuvre profondément religieuse et symbolique. La seule solution acceptable est de vous enjoindre à venir le constater vous-même. Ça vaut le voyage !

 

Après cela, rien d'étonnant à observer que chaque bâtiment de Barcelone comporte l'empreinte d'un architecte qui lui donne une personnalité unique, attirante et finalement belle. À quand une pareille émulation au Québec ?

Barcelone paradis des architectes - Edificio Telefónica Diagonal Mar

mardi 18 octobre 2011

Étonnante Barcelone

Étonnante en effet. Nous découvrons Barcelone à partir du Bus Touristique qui nous  conduit d'un site à l'autre à travers la ville. Cette façon de prendre un premier contact nous permet de s'orienter et de choisir par la suite les sites que nous pourrons  visiter plus à loisir.

Pour l'instant, le trajet nous amène dans le quartier de l'Eixample où se fit l'expansion de Barcelone en abattant les murs de son enceinte médiévale au XIXè siècle. C'est un visionnaire qui conçut ce quartier: un quadrillage rigoureux, quelques grandes avenues d'une largeur impressionnante, des intersections élargies.

C'est dans ce quartier que le Modernisme catalan s'exprima avec Gaudi et quelques autres architectes. Des maisons incroyables, tout en courbes; l'utilisation de matériaux originaux comme des façades de céramique; de véritables sculptures comme rampes de balcon ou comme cheminées. C'est le triomphe de l'imagination qui cherche à intégrer les formes de la nature dans les constructions humaines.

Entrée du parc Güell
Mais déjà le bus nous permet de nous arrêter et d'explorer des lieux incontournables avant de le reprendre plus tard. Ainsi en est-il de notre premirer arrêt au parc Güell. Projet inachevé de constructions originales, il est devenu un parc incontournable marqué toujours par le génie de Gaudi. Pourquoi le décrire ? Je vous laisse l'émerveillement de votre prochaine visite !


Le plus long banc du monde

Car déjà on reprend le bus pour une prochaine journée de découverte.

lundi 17 octobre 2011

Direction Barcelone

L'autoroute de Collioure à Barcelone: deux heures et quelques péages. Une fois dans la ville,  il faut à peu près le même temps pour repérer un stationnement pas trop éloigné, puis atteindre l'hôtel Denit situé sur une rue piétonne.


Ensuite, rendre l'auto dès que possible, car la circulation n'est pas de tout repos ici: des essaims de vélomoteurs se lancent à notre poursuite en suivant les voies qui leur sont réservées et indiquées sur les rues par les mêmes traits blancs que chez nous. Faut croire qu'ici, ils ont une autre signification.

Plaça Catalunya - Barcelone

Mais l'hôtel - très design - est bien situé tout à côté de la place Catalunya et nous pourrons entreprendre à pied la découverte de Barcelone. Déjà l'étonnement s'installe devant l'architecture de la ville, l'animation de la place. Comme les enfants devant les pigeons de Catalunya, tout ici semble fait pour l'émerveillement.



 Sera-t-il possible de tout voir?

dimanche 16 octobre 2011

Le marché de Collioure

Les barques dans le port de Collioure


Dimanche, c'est jour de marché à Collioure. La place principale de la ville est remplie des échoppes des marchands. Ici, on vend des fruits et des légumes. Là les charcuteries et les saucissons aux saveurs du pays. Plus loin, ce sont des poteries aux couleurs chaudes du sud: les oranges, les rouges, les jaunes. Les herbes de Provence ou les piments d'Espelette; les patisseries aux saveurs d'amande ou une marmelade maison offertes en dégustation; des fromages, des confits de canard, des miels régionaux, des olives de toutes les variétés. Ailleurs on offre des chandails, des vêtements d'enfants originaux, des nappes importées de Provence peut-être?


La foule s'y presse - touristes et gens du pays - et on remplit ses sacs de provisions ou d'achats impulsifs. On questionne, on discute avec les marchands, on leur transmet notre admiration pour des produits originaux ou qui ont l'air tellement savoureux.


Dimanche au marché de Collioure
Et la conversation s'engage. Impossible de cacher notre origine québécoise. Mais c'est aussi une porte ouverte qui permet d'échanger: chacun apprécie les différences de l'autre. Et un courant de sympathie circule.

Sympathiques ces gaulois après tout !

samedi 15 octobre 2011

Samedi vers Cap de Creus

Autour de Collioure et jusqu'au sud sur la Costa Brava catalane, les Pyrénées se jettent dans la Méditerranée. D'un village à l'autre, les routes doivent escalader les montagnes sur le mode de l'épingle à cheveux pour rejoindre les baies qui furent autrefois le refuge des pêcheurs, mais que les touristes ont aujourd'hui explorées à la recherche de paysages grandioses et d'atmosphères chaleureuses.
Cap Cerbère à la frontière de la France et de l'Espagne



C'est ainsi qu'on ne cherche pas à se singulariser: en route vers le Cap de Creus, en traversant Port-Vendres, Banyuls jusqu'à Portbou au delà de la frontière espagnole. La curiosité de ce site est qu'il sert de lieu de transbordement pour les trains circulant entre la France et l'Espagne car l'écartement des voie n'est pas le même entre les deux pays.

El Port de la Selva
Après Portbou et ses routes-labyrinthes, on découvre le Cap de Creus et ses falaises jusqu'à Cadaquès: un autre village de pêcheur devenu célèbre par l'influence de Salvador Dali qui vécut longtemps à Port Lligat tout à côté. Nous, les touristes, avons depuis longtemps envahi la région, car on comprend aussi pourquoi Dali l'avait adopté. En retour, Cadaquès lui consacre son musée.

Cadaquès en Catalogne

Sans oublier que Cadaquès est aussi un port de pêche et que les assiettes de fruits de mer y sont incomparables ... et généreuses!

vendredi 14 octobre 2011

Vers la Méditerranée

Vendredi, nous quittons notre gîte de Sarlat-la-Canéda après six jours bien installés dans le lieu-dit La Bergerie. En passant «lieu-dit» c'est l'expression qu'emploie notre Julie-GPS quand il faut tourner sur une petite route perdue dans la campagne. Pour un gîte tranquille, c'est très bien; mais quand on cherche son chemin, le «lieu-dit» n'est pas toujours le meilleur choix!

Évidemment, la notion de conduite sportive et la tenue de route des BMW sont tout-à-fait adaptées aux routes de la région. Quel plaisir de découvrir ces petits villages loin de tout, mais au centre d'une histoire millénaire. Mais d'un autre côté, les virages trop serrés finissent par donner le tournis, juste avant le mal de coeur. Mais je n'avais pas de BMW...

Pour la journée cependant, quelques quatre cents kilomètres d'autoroute à péage, superbes sans doute, mais tout à un prix. Heureusement, le point d'arrivée en vaut la peine: Collioure.

La baie de Collioure
C'est une belle ville portuaire, sur la Méditerranée; mais ce fut aussi un site apprécié des artistes, tel Picasso, Matisse, Chagall et il continue de l'être. La vieille ville demeure la cité des peintres avec ses nombreuses galeries et même son musée d'Art Moderne.


Pour l'instant, nous savourons le panorama de notre chambre d'hôtel, le château royal (une forteresse), la baie et même les quelques baigneurs qui jouissent de la mer avant que le soleil ne se couche.

jeudi 13 octobre 2011

Gastronomie au Périgord

Automne à la Roque-Gageac
On dit du Périgord que c'est le pays des mille châteaux: je le crois facilement. C'est une région où les anglais et les français ont aprement combattu pendant la Guerre de Cent Ans. La Dordogne était par moments la frontière entre les deux royaumes et les places fortes de faisaient face de chaque côté de la rivière comme les châteaux de Castelnaud et de Baynac. Plus tard la noblesse française y maintint aussi des demeures imposantes.

C'est ainsi qu'en parcourant les routes de la région, les indications de sites historiques, châteaux, musées se multiplient. Souvent, c'est presque par hasard qu'on pénètre dans un village qui compte parmi les plus beaux villages de France. La surprise et l'étonnement sont au rendez-vous.
Jardins du Manoir d'Eyrignac

Souvent ces châteaux sont entourés de jardins admirablement entretenus, comme les jardins du Manoir d'Eyrignac. Des allées de buis ou d'ifs parfaitement alignées, des sculptures végétales admirablement taillées, des jardins secrets ceinturés de haies tracées au cordeau créent des paysages étonnants qui témoignent de la vie d'une autre époque.

Mais une époque pas si éloignée car on sent dans tout la région l'attachement aux traditions et aux produits régionaux. Bien sûr, après quelques jours, le foie gras et le canard confit ne sont plus aussi exotiques. On rêve même de goûter autre chose ! Mais il y a encore l'huile de noix, les truffes du Périgord et pourquoi pas un Montbazillac à défaut de Sauternes.

Notre gîte à Sarlat
  
 
Allez, à votre santé!

mercredi 12 octobre 2011

Mon château en Périgord

À nouveau, le brouillard matinal nous fait regretter le soleil de l'après-midi d'hier. Impossible d'oublier ce village de la Roque-Gageac. Les maisons sont blotties sous une impressionnante falaise rocheuse et la Dordogne, si calme aujourd'hui, ne laisse qu'un peu d'espace à l'unique rue. Car à Roche-Gageac, le paysage a un prix: il faut savoir vivre dangereusement. Mais on s'habitue car, au printemps, on peut s'attendre à voir la rivière envahir le village. La solution: les gens vivent à l'étage
  


Mais la falaise sait aussi menacer les habitations comme en janvier 1953 où plusieurs maisons ont été ensevelies sous les rochers. Mais en après-midi, le paysage est calme et idyllique; la rivière nous invite à une croisière en gabarre, ces péniches d'à peine 30 centimètres de tirant d'eau utilisées jusqu'à l'arrivée du chemin de fer à la fin du XIXe siècle. Le regard sur le village est incomparable.

Rien à voir avec le brouillard de ce matin. L'alternative est vite trouvée: ce restaurant, La Métairie, dont nous parle notre hôte depuis notre arrivée. Cela devient l'objectif du jour: un bon dîner dans l'atmosphère d'une bonne table du pays. Nous ne serons pas déçu, malgré la saison bien avançée et le faible achalandage du restaurant éloigné de la ville. Comment partager l'expérience d'un sommelier compétent et d'une cuisine à la hauteur ?

Allez, pas de retenue: je vous réserve une place !

mardi 11 octobre 2011

Chouette, c'est Milandes

Le brouillard matinal tarde à se lever tandis que nous approchons du Château de Castelnaud: impossible de le voir. Alors on poursuit le long de la Garonne jusqu'à ce petit paradis qu'offrit Joséphine Baker à ses douze enfants: le château de Milandes. Cette façon de présenter la carrière de l'artiste à travers les pièces du château lui redonne une vie qu'on ne retrouve pas souvent dans ces visites historiques.


Mais une surprise s'ajoute à la visite: un fauconnier présente plusieurs oiseaux de proie qui sont assez bien dressés pour nous être présentés. Impressionnant de les voir s'envoler jusqu'à un perchoir près de nous, puis attaquer une proie qui leur est présentée.





L'action est étonnamment rapide, une fraction de seconde suffit à saisir un leurre en plein vol. Ne pensez-pas leur enlever cette proie - un morceau de poulet cette fois ! - qu'ils retiennent fermement dans leurs serres. Le fauconnier, c'est une autre façon de recréer le passé des chatelains médiévaux et de nous imprégner de cette histoire qui nous appartient un peu.

lundi 10 octobre 2011

Lundi à Hautefort

Peut-on de se croire si différent de ces ancêtres qui, il y a 17000 ans, ont créé les peintures des grottes de Lascaux ? Les couleurs si bien conservées témoignent d'une maîtrise technique remarquable, mais aussi d'une pensée bien développée, même si on ignore le sens précis voulu par les auteurs: représentation de leur monde, symboles religieux? Il y a de quoi mettre en perspective notre passage dans l'univers: c'est plutôt bref et ça ne laisse pas souvent de traces.

Château de Hautefort

Pourtant la région est remarquablement émaillée des traces d'ancêtres plus récents, surtout depuis l'époque médiévale. Ces ancêtres ont laissé des châteaux impressionnants, d'abord des places-fortes, mais devenues plus tard des demeures somptueuses de la noblesse française. Le Château de Hautefort trouve son origine au XIIe siècle, mais c'est au XVIIe qu'il trouve son expansion actuelle. Il fallu encore qu'un couple passionné s'engage dans la restauration du château à partir des années 1920.



Salle de cheminées - Château de Hautefort
Le château protège un village aux toits de tuile ou de lauze et une campagne bien ordonnée où chacun vaque à ses occupations d'une façon tout à fait contemporaine.

Le Pont Vieux à Terrasson-Villedieu
Cette proximité du présent et du passé baigne toute cette région. Les gens y réfèrent, ils cultivent les traditions locales, les mets régionaux. Impossible dans ces conditions d'oublier ses racines. Mais ici, il a fallu plus de 1000 ans pour les construire...

dimanche 9 octobre 2011

Dimanche à Sarlat-la-Canéda

Place Boissarie - Sarlat-la-Canéda


Au détour des rues de Sarlat, on se retrouve au coeur d'une cité médiévale: des rues étroites qui débouchent sur des places animées; des passages rejoignant deux rues, comme des chemins secrets; des maisons aux poutres de bois apparentes et aux toits recouverts de lauzes - des pierres taillées comme des ardoises.

Toit de lauzes à Sarlat-la-Canéda

Hommage à ces oies célébres pour leur foie gras
On imagine aisément que les aubergistes d'alors ont transmis leurs traditions à ceux d'aujourd'hui: les canards et les oies sont bien gavés et se déclinent en d'inombrables produits; les noix de Grenoble produisent une huile de noix fort appréciée et sur la place du marché, on prépare les marrons tandis que d'autres offrent leur vin du pays.

Le ciel a vite tourné au gris et le temps a beaucoup fraichi depuis les derniers jours. Mais Sarlat demeure tout aussi invitante même attablés à l'intérieur. Et on peut toujours revenir à notre gîte où notre hôte, toujours occupé à préparer son domaine pour l'hiver, nous accueille avec les derniers fruits de son figuier.

samedi 8 octobre 2011

En passant par Périgueux

Nous quittons le Bordelais pour le Périgord, en jetant un dernier regard sur les coteaux de Saint-Émilion. Les vignobles se font moins présents à partir de Bergerac; en direction de Périgueux, le paysage se fait plus vallonné et les arbres fruitiers prennent plus de place.

Périgueux: on sent déjà le foie gras! Les étalages pensés pour les touristes comme nous exposent mille et une façons de l'utiliser. Dur, dur d'être un canard par ici!

Pourtant quel beau destin que de donner sa vie pour le bonheur de l'humanité. Mais en quoi le karma de ce canard l'amenera-t-il à se réincarner?

Quelle vengeance! En végétarien, bien sûr!



Avant que des manifestants ne nous poursuivent, en route pour Sarlat-La-Canéda après un dernier regard à la cathédrale de Saint-Front et ses multipes dômes qui semblent transportés de quelque contrée orientale.

vendredi 7 octobre 2011

Jusqu'au pays du Sauternes

 Une promenade dans la campagne bordelaise, à travers les villages, les vignobles, les forêts parfois aussi, voilà le programme de la journée.

Avant d'atteindre Saint-Émilion, nous quittons cette route vers le sud pour traverser les villages de l'Entre Deux Mers. Une région peu touristique mais semée de villages que l'on devine chargés d'histoire: des maisons de pierre du pays, de la couleur d'un chaume chaleureux, des églises du même matériau sur la place centrale du village, des portes - derniers vestiges de murailles anciennes - qui racontent les batailles pour le contrôle de ce territoire pendant la guerre de Cent Ans et parfois au delà. Et partout, les vignobles couvrent les collines. Incroyable qu'il y en ait autant, kilomètres après kilomètres.
Château de Roquetaillade

Au delà des rives de la Garonne, les châteaux de Roquetaillade et de Cazeneuve racontent aussi une part de l'histoire de France: Henri IV, la reine Margot... Mais aujourd'hui, ils sont muets. Car dans cette région, l'année touristique se termine le 30 septembre. Impossible de visiter aprés cette date, du moins en semaine. On doit se contenter de jeter un regard sur l'ensemble - impressionnant quand même -, de prendre quelques photos - impossible non plus de me retenir - et en route vers d'autres paysages.

Château Rayne-Vigneau - Sauternes
Abordé par le sud-est, le pays du Sauternes se fait attendre. Des forêts de pins, sans le moindre vignoble, avant tout-à-coup, d'entrer dans le village de Sauternes. Et là dans un périmètre plutôt restreint, le cours du Ciron fournit l'humidité du matin qui permet l'évolution de cette pourriture noble qui, seule, donne cet arôme unique, incomparable.

Quoi de mieux pour finir cette journée qu'un souper romantique dans un château: pourquoi pas le château Lavergne-Dulong ?
Château Lavergne-Dulong

jeudi 6 octobre 2011

Autour de Saint-Émilion

Vous avez déjà mangé des cotelettes de canard ? Pourquoi ne pas le demander à votre boucher favori la prochaine fois ? Pas sur qu'il connaisse. Mais au fond il s'agit de «trancher» le canard sur l'autre sens. Fallait y penser. Est-ce que cela n'arrive qu'ici? Je l'ignore, mais le résultat est tout à fait intéressant lorsque grillé à la perfection et accompagné du vin approprié.

Église monolithe de Saint-Émilion
Entre les repas, on visite: aujourd'hui, Saint-Émilion et d'abord des vignobles de cette région bien identifiés pour leur site remarquable. L'un, au nord de Libourne jette un regard jusqu'aux rives de la Dordogne; un autre, juste au dessus de Saint-Émilion, découpe les coteaux en rangs de ceps, impeccablement alignés, taillés quasi comme des haies. Les soins mis aux plantations, jusqu'aux rosiers encore fleuris qui marquent l'extrémité des rangs, en disent long sur les efforts apportés à la qualité des vins.

C'est d'ailleurs l'étendue du travail requis pour arriver à produire ces vins si appréciés qui impressionnent lorsqu'on visite une maison des vins comme celle de Saint-Émilion. C'est un travail qui requiert au moins onze mois par année avec des pointes aux vendanges bien sûr, mais aussi lorsqu'il faut retirer les bourgeons excédentaires, limiter la croissance des tiges, enlever les feuilles pour exposer les raisins au soleil, supprimer les grappes en retard de croissance. En somme, ça n'a pas de fin... et la vinification n'est pas encore entreprise !

Rue de la Cadène - Saint-Émilion

Et puis Saint-Émilion est quand même un bien joli village, très accidenté, alors que les pentes des vignobles de la région sont généralement plus douces, quoique nettement plus ondulées que dans le Médoc. Les pentes sont différentes, les sols également, alors les vins ont un autre caractère, même d'une parcelle l'autre. Et puis l'histoire du village est une belle continuité depuis l'arrivée de cet ermite - Émilion - vers le huitième siècle, un indice d'une alliance  profonde entre les nourritures spirituelles et les nourritures terrestres.

mercredi 5 octobre 2011

Au coeur du Médoc

Château Pichon-Longueville à Pauillac
Découvrir le Médoc est une expérience unique. Ce vignoble est l'un des plus célèbres du monde et parcourir la route des grands crus du Médoc a quelque chose de mythique. Déjà les noms se font évocateurs: Château Margot, Château Maucaillou, Château Pichon-Longueville, Château Latour, Cos d'Estournel. Poésie des mots qui appelle le monde des goûts de ces vins célèbres.



Château Lafite-Rothschild

Malheureusement, la conduite automobile ne fait pas bon ménage avec de trop nombreuses dégustations, d'autant plus que pour les plus célèbres, il faut réserver plusieurs jours à l'avance. Mais la découverte de ces châteaux sis dans leurs vignes minutieusement ordonnées et taillées très serré demeure un plaisir incomparable. Et le dîner à Pauillac sur une terrasse choyée par une température toujours estivale n`enlève rien à cette expérience.


L'Allée du Château Margaux

Au retour, il nous faut rejoindre Bordeaux et traverser la Garonne jusqu'à un autre domaine mythique pour moi: le château Lavergne-Dulong, nom de famille oblige. Ce n'est sans doute pas le château de Louis XIV, mais la demeure est imposante, avec ses tourelles, son entrée aux larges marches de pierre, ses pièces au plafond presque démesurément haut. La propriétaire actuelle a repris le domaine au décès de son père et a considérablement rénové en y aménageant quatre superbes chambres d'hôte à l'étage. Forte de sa formation d'oenologue, elle poursuit aussi depuis plusieurs années la réhabilitation du vignoble. Nous aurons sûrement l'occasion d'apprécier.

mardi 4 octobre 2011

Bordeaux en tramway

Retour à Bordeaux pour s'imprêgner de l'esprit de cette ville.

D'entrée de jeu, son architecture impressionne par son harmonie. Le coeur de la ville est construit au XVIIIe et XIXe siècles. Les bâtiments n'ont généralement que cinq étages.

Le niveau rue - le monde contemporain oblige - est souvent occupé par des commerces, mais dès le premier étage, les balcons sont ornés de fer forgé, les fenêtres très hautes sont surmontées de mascarons, figures de pierre représentant des personnages mythologiques. L'ensemble est chaleureux, les rues étroites ouvrant sur des places encombrées de cafés et de bistros.





Plus loin, de larges avenues, comme l'allée de Tourny ou l'esplanade des Quinconces, sont ombragées de platanes ou encore longent la Garonne mise en valeur par de larges promenades. De temps à autre on aperçoit les tramways qui rendent si efficace l'accès au centre-ville. Incroyablement efficaces!









Et puis on y retrouve une rue Ste-Catherine aussi commerçante que celle de Montréal, mais ici, entièrement piétonne comme d'ailleurs le coeur de la ville. Quelques vélos y circulent, avec un système de location très semblable aux bixi. Et chacun semble bien s'en accommoder si on juge par l'animation des rues et des cafés. Pourtant l'activité économique et la pression y sont sans soute aussi présentes qu'ailleurs car on voit souvent les Bordelais (?) marchant sur la rue, une baguette fourrée de jambon ou de viande froide à la main: c'est leur déjeuner!