jeudi 29 avril 2010

Autour de Nazaré

De Nazaré, les sites intéressants sont faciles à joindre. D'abord Batalha, qui signifie «bataille», un monastère fondé à l'occasion d'une victoire des Portugais sur les Espagnols au XIVe siècle. C'est un chef d'oeuvre de l'art manuélin qui, à partir d'une architecture gothique, complète les bâtiments d'une dentelle de pierre. Pourtant ce qui, à chaque fois, m'étonne le plus, c'est l'énergie, l'engagement, la foi qui ont présidé à ces réalisations. Cette civilisation qui a bâti de tels chefs-d'oeuvre s'éloigne de plus en plus de nous. La logique marchande et la consommation immédiate sont peu compatibles avec de tels projets, en particulier chez-nous, me semble-t-il. Car ici, on semble encore capable de créer de beaux bâtiments, de belles structures. Entre autres, j'ai vu des ponts d'une élégance inconnue dans notre monde, des viaducs, des tunnels dont les coûts nous auraient rendus certainement frileux, pour ne pas dire congelés. Et pourtant, ces ponts et viaducs tiennent toujours debout! Les autoroutes quadrillent le pays à 120 km/h sans être transformées en boulevards urbains avec des sorties à tous les kilomètres. C'est donc le royaume des Mercédès, BMW et Audi, car 120 semble être leur vitesse minimale. Alors même dans une Hyundai i30, la conduite est un plaisir qui touche au sport.


Pourtant, de Batalha à Alcobaça, le GPS nous a signalé une petite route de terre à faire damner Germaine et vouer aux gémonies tous les GPS de la terre. Nous avons quand même trouvé ce monastère de style cistercien nous dit-on, c'est-à-dire, très dépouillé, l'envers de Batalha. Heureusement la pâtisserie Alcoa que nous a recommandé le Routard est située juste en face du monastère: elle devient presque le clou de notre journée, jusqu'à ce qu'on découvre le village d'Obidos.

Obidos: un village presque hors du temps avec sa forteresse qui domine des rues étroites, des passages en escalier, des places minuscules. Les bâtiments qui semblent tirés du moyen-âge, étonnent par leurs arêtes peintes en bleu ou en jaune se découpant sur le fond blanc de la chaux. Pourtant, le village semble aussi jeune que lorsqu'il fut donné en cadeau de mariage à Isabelle d'Aragon par le roi Denis. Du moins, c'est ce qu'on nous dit!
De Le Portugal... en passant par l'Espagne

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