mercredi 30 septembre 2009

Monteriggioni

Quelques noms retenus de la lecture de guides de voyage deviennent des destinations à travers la Toscane, mais ce sont aussi les découvertes au hasard des petites routes qui ajoutent au plaisir. La géographie faite de montagnes de quelques centaines de mètres assure qu'aucune route n'est droite bien longtemps. L'histoire faite de conflits et d'insécurité a aussi incité les villages à s'installer sur les sommets les plus faciles à défendre. Aujourd'hui, cela assure des paysages étonnants, sans cesse renouvelés au détour des virages en épingle. Seule l'étroitesse des routes empêche d'en profiter pleinement, car il faut être vigilant.


Et tout-à-coup, on découvre une tour, un domaine, des labours plus beiges vers Volterra, plus foncés en s'approchant de Sienne. Ici, comme à Colle di Val d'Elsa, les arches ont remplacés le pont-levis du moyen-âge et la route s'engage sous la porte étroite du village ancien encore ceint de ses murailles.


Ailleurs le village n'a jamais dépassé les murailles; ainsi, Monteriggioni demeure une minuscule place fortifiée par quatorze tours le long de ses murailles. Il n'a pas vraiment changé depuis l'époque où il assurait la défense du territoire de Sienne contre Florence, sa rivale. Les produits offerts par les marchands ne sont peut-être plus les mêmes, ni les menus des auberges, mais il est facile de se transporter sept siècles plus tôt.

De Toscane - Septembre / octobre 2009

mardi 29 septembre 2009

Au coeur du Chianti

Chianti ! Au coeur du Chianti ! Ce matin, destination Greve in Chianti mais à travers la campagne où, dans certains vignobles, commencent les vendanges. Tout près d'ici, la cueillette se fait à la main; on ramène les paniers qu'on vide dans les remorques que les tracteurs amènent jusqu'aux pressoirs. Les paysages créent le rêve: collines quadrillées de champs de vigne, impeccablement alignés; découpage d'oliveraies verdâtres qui montent jusqu'au domaine ocre, entouré de cyprès. La Toscane mythique.


Grève nous présente sa place du Mercatale où une échoppe de charcuterie Toscane et de fromage offre des saveurs incomparables auxquelles nous succombons. Plus loin, le chianti dans toutes ses appellations est offert en dégustation. Tout ce qu'il faut pour amener les amateurs au septième ciel... et visiblement il y en a quelques uns.


La Via Chiantigiana, la route du Chianti, nous amène ensuite vers de délicieux villages: Radda in Chianti, Castellina in Chianti. Paisibles villages, touristiques certes, mais moins fréquentés surtout en septembre que les grandes destinations. Nous y croisons quand même quelques québécois, cyclistes par surcroit, qui parcourent la Toscane. Après quelques jours, nous disent-ils, ils ont apprivoisé les collines de Toscane. Bravo ! Heureusement, en Italie, les cyclistes sont très respectés. La route est partagée entre tous les utilisateurs et, s'il le faut, on attend le moment propice pour dépasser plus lent que soi: cycliste, tracteur...


À Radda in Chianti, un vignoble nous attend pour une dégustation de ses produits. Véritable délice où on passe du Chianti plus quotidien, au chianti pur sangiovese (>80%), à l'assemblage avec du cabernet-sauvignon, et finalement au riserva des bonnes années avant de goûter un vin de dessert avec un panforte, mais mieux encore avec un biscotti local. Un autre moment inoubliable.

lundi 28 septembre 2009

San Gimignano

J'espère ne pas vous avoir trop surchargé avec nos dernières péripéties. À Certaldo, il n'est pas trop facile de trouver un accès Internet ou un point WiFi, car le centre ville n'est pas particulièrement touristique: il y a tant à voir dans les villes du voisinage, comme San Gimignano par exemple !

C'est là que nous avons passé la journée. Arrivés tôt, du moins avant l'affluence de nos congénères touristes, nous avons remonté la Via San Giovanni, jusqu'à la Piazza della Cisterna. Et là, les tours qui font le charme de cette cité médiévale apparaissent dans toute leur majesté. Il n'est reste que quatorze, alors que la ville en a compté jusqu'à soixante-seize. C'était sans doute les gratte-ciel de l'époque, qui témoignaient de la puissance de leur propriétaire. D'ailleurs la ville, dans les brumes du matin, évoque un horizon New-Yorkais, plutôt futuriste dans la campagne toscane. Mais les rues étroites et pentues, les pavés de pierre, les arches des portes nous plongent profondément dans le moyen-âge quand San Gimignano affichait sa prospérité.

C'est aussi une ville à découvrir en flânant au hasard de ses rues et de ses places. Déboucher sur la Piazza San Agostino et son église aux fresques dont les couleurs fraiches et vives semblent toutes récentes.
Explorer les restes de la Rocca - le château - qui n'est plus qu'un parc d'où jeter un regard différent sur les tours.
Grimper au sommet de la Torre Grossa, la plus haute à 51 mètres, pour admirer les toits de tuile, les tours voisines et surtout la campagne qui s'ouvre au delà des murs, ses champs découpés pour la vigne ou les oliviers, délimités par les cyprès.
Savourer une gelato riche et onctueuse ou terminer la journée sur une place à l'ombre des tours en dégustant un Vernaccia vif et frais. Un grand moment !

De Toscane - Septembre / octobre 2009

dimanche 27 septembre 2009

Volterra

La lune Toscane, dans son premier quartier, se cache dans les cyprès pendant que nous profitons de la douceur de la nuit après un souper sur la terrasse. Quelques chiens se font entendre comme une meute de chasseurs; les chats de la voisine viennent nous interroger. Un calme très relaxant après avoir parcouru la campagne en admirant les paysages toscans: douces collines plantées de vignes ou d'oliviers; champs déjà labourés en prévision des semailles de l'an prochain; domaines entourés de cyprès ou d'arbres fruitiers.

Au bout de la route, Volterra, perchée sur un sommet et protégée de murailles. Son amphithéâtre romain atteste d'une longue histoire déjà marquée par les Étrusques, puis continuée dans sa cathédrale romane du XIIe siècle. Le modernisme, teinté d'histoire, se manifeste bruyamment par un rassemblement d'innombrables Fiat microscopiques et autres véhicules d'antan qui viennent emplir la piazza dei Fiori. Mais la promenade dans ses rues médiévales à la recherche de gelato ou simplement d'atmosphère est magique.

Au retour Certaldo Alto révèle aussi ses secrets: des rues calmes ignorées des touristes, son Palazzo Pretorio, siège au moyen âge d'un vicariat majeur et centre politique important de la région. Au loin, on devine les tours de San Gimignano; mais ce sera pour un autre jour.
De Toscane - Septembre / octobre 2009

samedi 26 septembre 2009

Arrivée à Certaldo

La Toscane distillée en une journée. Toute la Toscane ? On verra !

Sous le soleil que nous identifions maintenant à la Toscane, nous sommes partis de Lucca en fin d'avant-midi, en quittant son horizon de montagnes pour une région de collines et de vignobles, ponctuée des cyprès érigés vers le ciel.

Cappucino à Fucheccio. Un délice sur la terrasse ombragée.

Montée vers San Miniato Alto et sa tour de Frédéric II. Sur les marches conduisant à l'église du village, les mariés s'embrassent pour le photographe.

Regard sur la campagne environnante: première découverte de la Toscane mythique avec ces cyprès, ses vignobles, ses domaines.

Il Vecchio Lecchio - le vieux chêne - gîte de rêve dans la campagne de Certaldo. L'ancienne dépendance attenante à la maison de ferme est convertie pour nous recevoir. Tuiles, pierres, briques et bois. De larges portes qui en s'ouvrant nous transportent au jardin, sous les pins et les cyprès. Coin repas sur la terrasse, coin apéro près de la piscine. Impatientes, lauriers en fleurs, clivias et herbes aromatiques au jardin. Un merveilleux Chianti, offert par nos hôtes, a le goût du moment présent et le rend éternel.

Albergo Latini, restaurant de San Gimignano, nous reçoit pour souper. Prosciutto et charcuteries, bistecca à la florentine (boeuf grillé) et ses fleurs de courgettes... Le paradis avant la fin de nos jours!
De Toscane - Septembre / octobre 2009

vendredi 25 septembre 2009

Bagni di Lucca

Journée de soleil, autour des 30 °C à Lucca, comme depuis les derniers jours. Journée de relaxation puisque Germaine s'offre un établissement thermal à Bagni di Lucca. C'est une activité qui fut très courrue au siècle avant-dernier et qui s'est transformée en spa aujourd'hui. L'Antico Albergo Terme garde un peu de ce charme suranné, tout en tentant d'adapter ses traitements au monde actuel. Sa piscine d'eau de source minérale est (presque) chaude. C'est aussi un petit hôtel où on peut prendre le dîner entre les traitements et la piscine. Tout cela avec une efficacité toute italienne... sans doute très relaxante quand on s'y fait, mais pour un nord-américain les notions d'efficacité et de service ont un autre goût. Mais un retour dans la piscine et ses jets massants aide à compléter l'adaptation.

Cela me laisse le temps d'explorer un peu la région et ses paysages, le pont della Maddalena, construit dit-on par le diable et pourtant lieu de passage des pellerins du moyen-âge. La montée étroite sur le pont recrée cette atmosphère que les voyageurs de l'époque devaient ressentir. Avant d'aller à mon tour tester l'eau de la piscine de l'Antico Algergo Terme et de profiter du soleil sur sa terrasse.
De Toscane - Septembre / octobre 2009

jeudi 24 septembre 2009

Cinque Terre

Le soleil s'est répandu sur les Cinque Terre pour montrer le caractère unique des villages de cette région.

Pour les heureux touristes, dont nous sommes heureusement, qui ont pu trouver un stationnement près de la gare de La Spezia, le train de la découverte s'enfonce de tunnels en tunnels pour rejoindre les cinq villages de Riomaggiore, Manarola, Coniglia, Vernazza et Monterosso al Mare. C'est aussi un retour dans le temps car ces villages sont demeurés longtemps isolés, blottis dans d'étroites baies, au pied de falaises quasi infranchissables. La mer était leur seule ouverture au monde, mais les villages se sont accrochés, cultivant en terrasse le sommet des falaises, vivant pendant longtemps en autarcie quasi complète. C'est sans doute la beauté du paysage qui aura justifié le défi de la survie sur ces cinq terres si difficiles.

Les sentiers qui reliaient les villages sont devenus des pistes de trekking très fréquentées. La plus facile longe la mer et devient même une promenade aménagée entre Riomaggiore et Manarola. Mais ce que ces villages peuvent maintenant partager avec nous, leur enlève en même temps leur esprit unique. Pourtant il reste encore des barques de pêcheur hissées dans les rues de Riomaggiore parce que le port est trop étroit; il reste encore les terrasses plantées de vignes, il reste les maisons empilées plus qu'accrochées aux falaises, il reste des paysages éternels.

mercredi 23 septembre 2009

Les plages de Viareggio et les marbres de Carrara

Le soleil et le ciel bleu obligent: après-midi à la plage de Viareggio, la Riviera italienne. La plage n'a plus l'animation des vacances d'août, heureusement d'ailleurs. Les parasols et les chaises semblent s'étendre sur des kilomètres sur toute la largeur de la plage. De quoi regretter le calme de l'autoroute Décarie un vendredi de longue fin de semaine.

Mais avant Viareggio, il y eut Carrara, ses carrières de marbre... et le chemin pour y arriver. Mais depuis quelques jours nous sommes habitués aux routes étroites qui serpentent dans les montagnes d'un virage en U à l'autre. C'est alors qu'on comprend la différence entre la conduite européenne et la nôtre. Ici, la tenue de route, la maniabilité, la suspension plus ferme sont requises... ainsi que des voitures plus petites si on veut se croiser sur les routes de campagne. Le sport automobile prend ainsi tout son sens et cela n'a aucun rapport avec de monotones circuits ovales. Car en plus, il y a des obstacles: une maison qui s'avance sur la rue, une auto qui surgit entre deux murs de pierre, un cycliste qui sait qu'on doit le respecter au même titre qu'une BMW... Sur les autoroutes de grande qualité d'ailleurs, c'est une autre histoire. Avant de changer de voie, il faut toujours vérifier si une Audi ou une Mercédès ne nous a pas qualifiés d'escargot. Mais on apprend vite... et au bout de la route, il y a toujours des merveilles, comme ces montagnes de Carrara, d'où on extrait le marbre blanc des statues romaines, de celles de Michel-Ange et encore aujourd'hui.
De Toscane - Septembre / octobre 2009

mardi 22 septembre 2009

Lucca

Même si nous habitons dans sa banlieue, nous avons toujours contourné Lucca pour nos visites dans la région. Aujourd'hui, nous allons la découvrir derrière ce mur qui l'a toujours protégée même de la suprématie de Florence et des Médicis. C'est pourquoi ses principaux monuments sont des églises: San Martino débutée au XIe siècle, mais terminée au XIIIe et San Michele in Foro, dans le style romano-pisan où on retrouve plusieurs étages de colonnades en façade des églises ainsi que des décorations en mosaïque de marbre. C'est en même temps un remarquable témoignage des valeurs et des croyances d'une société qu'on peine à imaginer tant elle est éloignée de nos façons de penser actuelles. Car les meilleurs artistes et ouvriers se sont succédés pendant plusieurs siècles avant que les oeuvres ne soient complétées.

De belles places se rencontrent au détour des rues étroites réservées aux piétons et aux quelques citoyens autorisés. Réservées aussi aux restaurants et terrasses qui se font bien invitantes sous un soleil aussi chaud. Mais si nous succombons plutôt à une bonne bière, les italiens semblent plutôt s'offrir des gélati décadentes... quand les garçons de café daignent bien prendre les commandes. Car c'est au restaurant qu'on découvre un rythme de vie plus posé que le nôtre: il y a un temps pour arriver, un temps pour voir un serveur, un temps pour passer commande, parfois un temps pour recevoir la dite commande, mais tout cela sans se presser pour bien profiter du moment présent et le faire durer. Cela est sans doute aussi un ingrédient de la gastronomie et on apprend bien vite à l'apprécier.

lundi 21 septembre 2009

Pise

Pas bête ce petit GPS: il nous conduit directement dans un stationnement voisin du Campo dei Miracoli où se trouvent les monuments les plus importants de Pise. Il est un peu plus de 10:00 et la place est envahie de touristes comme nous. Heureusement l'attente la plus longue sera au guichet pour les billets requis pour l'ensemble des sites. Par la suite, l'accès aux monuments est instantané, même si on croise de nombreux groupes massés derrière leur guide.
De Toscane - Septembre / octobre 2009


Le site est bordé de murailles qui cachent les monuments jusqu'à ce que nous traversions la porte ouest. La vision qui s'offre alors est saisissante: devant le Duomo (cathédrale), immense avec sa façade ornée de quatre niveaux d'arcades, se dresse le baptistère tout aussi haut. Derrière le Duomo, la tour destinée à recevoir les cloches de la cathédrale se penche comme pour se faire voir... et c'est réussi! Mais la visite des autres monuments réserve d'autres éblouissements: la décoration du Duomo, les sculptures de sa chaire, la vivacité des couleurs des peintures qui l'ornent. C'est presque sans fin...

Mais Pise a aussi d'autres intérêts: l'animation du quartier universitaire, la promenade le long de l'Arno et, de l'autre côté, cette curieuse église Santa Maria della Spina, démontée et reconstruite au XIXe siècle pour la protéger des crues de l'Arno.

Le retour à notre gîte emprunte une route de montagne, de Calci à Buti, étroite dans les villages, tortueuse à souhait mais offrant des paysages splendides malgré le voile de chaleur et d'humidité qui cache Pise et la mer au loin.

dimanche 20 septembre 2009

Autour de Lucca

Samedi, nous quittons Venise après un dernier regard sur le grand Canal. Le charme opère encore en regardant l'architecture si riche de ces bâtiments qui bordent le canal: églises, palais devenus hôtels ou musées, mise en évidence de façon dramatique par les eaux qui atteignent leurs portes au gré des marées. L'imagination recrée les places maintenant submergées, l'animation de l'âge d'or de la république de Venise et la puissance de ses doges. Derrière les canaux, les rues, très souvent à peine des passages, ont conservé l'atmosphère des siècles passés et il est facile en voyant circuler les habitants d'aujourd'hui, de se retrouver à cette époque.

En route vers l'aéroport, on replonge dans notre monde si différent avec sa circulation, ses commerces et son rythme de vie. Départ vers Lucca par l'autoroute limitée (peut-être ! ) à 130 km/h. Après avoir traversé le Po, en approchant de Florence, les montagnes d'un vert profond remplacent les plaines, tandis que la route perce des tunnels. Avant d'arriver à Lucca, les plantations d'arbres ornementaux s'étendent à l'horizon pendant des kilomètres. Est-ce la plus grande pépinière au monde?

16:00 Lucas et notre gîte en banlieue de la ville. Bien aménagé et fonctionnel, c'est un appartement dans le même complexe et quasi identique à celui qui était présenté par le propriétaire. Ce n'est pourtant pas le même qui est parait-il déjà occupé: première déception. Malgré tout, nous trouvons de quoi régaler de tomates fraîches, mozzarella et huile d'olive, de gorgonzola et de fruits et d'un vin du pays, du Chianti bien sûr !

Dimanche nous explorons les environs de Lucca sous un ciel un peu couvert. Quelques villages perchés en montagne, une église du XIIe siècle, Bagno di Lucca et ses eaux thermales plus populaires au siècle avant dernier qu'aujourd'hui.

Finalement à Collodi, tout près du parc thématique de Pinocchio, la villa Garzoni offre ses jardins aménagés en flanc de montagne autour d'une cascade domptée en fontaines et en étangs étagés. L'architecture du jardin est très étudiée, typique du XVIIe. Partout les sculptures aux thèmes mythiques agrémentent les escaliers et les terrasses. Assez féérique, bien que l'âge commence un peu à paraître.


De Toscane - Septembre / octobre 2009

vendredi 18 septembre 2009

De Murano à Burano

Surprise! Quelques nuages ce matin! Mais rien qui nous empêche de prendre le premier bateau. C'est rapide car ici, le service remplace et surpasse tout ce que nous connaissons en transport en commun. Très vite, un soleil du type québécois en août (pas celui de juillet, l'incapable!) a bu toute cette humidité.


Après une belle croisière, nous débarquons près du musée du verre de Murano. C'est l'occasion d'en apprendre un peu sur l'histoire de cette technique et d'admirer des pièces remarquables qui datent pourtant du premier siècle. Mais les pièces contemporaines exposées au musée ou offertes dans les nombreuses boutiques sont tout aussi étonnantes: la pureté et la lumière du verre, la symphonie des couleurs, les formes qui deviennent des sculptures d'une élégance raffinée se conjuguent pour donner des oeuvres qui dénotent les boutiques de qualité de celles que les touristes que nous sommes doivent se résoudre à acheter. Mais rapidement, l'oeil parvient à séparer l'ivraie du bon grain et on retrouve l'éclair d'admiration qui justifie la quête d'une boutique à l'autre.



En quittant Murano, toujours avec nos fidèles capitaines de la lagune de Venise, Burano nous joue une surprise peut-être plus grande encore. Bien sûr, il y a les dentelles et l'incroyable patience qu'elles requièrent, mais l'architecture et l'atmosphère du village nous émerveillent plus encore. En cette fin d'après-midi, les couleurs franches des maisons s'éclatent. En même temps, la vie des véritables habitants du village semble reprendre ses droits alors que les touristes commencent à quitter. Les rues s'animent d'enfants et même de bicyclettes, tandis que les adultes engagent des conversations animées. Nous les laissons poursuivre, sans nous en mêler: la langue voyez-vous! Et nous reprenons les navires qui nous amènent à notre quai San Tomà... près de deux heures plus tard!

jeudi 17 septembre 2009

Place St-Marc

Faute de nuages sans doute, la pluie s'est arrêtée. Les rues sont asséchées mais les canaux gardent leur charme et leurs gondoliers. Au matin elles s'animent de tous ceux qui, à pied bien sûr, se rendent à leur travail, vont ouvrir leurs boutiques ou tout simplement s'arrêtent pour leur café matinal. Les touristes s'y ajoutent au fur et à mesure que nous approchons du pont du Rialto.

Du haut du pont, nous observons l'activité grouillante de la ville et de son artère principale, le Grand Canal. Les bateaux s'y croisent sans arrêt; ils sont de tous les types, vaporetto pour le transport en commun, bateau-taxi, barges de livraison réfrigérées au besoin, bateau de construction avec pépine - pourquoi pas ? - et bien sûr d'innombrables gondoles. Le coeur battant d'une grande ville! Quelques rues plus loin à peine, la place St-Marc et sa cathédrale, le palais des doges, le campanile et ... sa marée montante. L'eau n'arrive pas de la mer au gré des vagues; elle surgit de partout à travers les pavés et s'étend jusque sous les chaises des cafés. Les trottoirs surélevés accueillent les nouveaux réfugiés de la mer, pendant que plus loin, on enlève les sandales et les enfants se baignent.

Les somptueuses salles du palais des Doges reflètent l'organisation politique de Venise la cité-état qui faisait l'envie des autres puissances de l'Europe à son époque; malgré son apogée au XVème siècle, cette organisation assura sa longévité pendant près de 8 siècles. La richesse des salles du palais, ses peintures de maîtres, ses boiseries enluminées en témoignent; sa prison aussi, qui inspira sûrement la crainte à bien des ennemis.

Le rêve se poursuit à la cathédrale St-Marc, plus ancienne mais tout aussi remarquable. Vient ensuite l'exploration du Grand Canal sur le vaporetto de la ligne 1 tel que recommandé. Puisqu'il s'arrête à tous les quais, cela nous laisse le temps d'admirer l'architecture des impressionnantes demeures transformées le plus souvent aujourd'hui, en hôtels étoilés. L'effet est d'autant plus frappant que le soleil qui baisse déjà adoucit les ombres et colore la lumière.
De Venise - Septembre 2009

mercredi 16 septembre 2009

Arrivée à Venise

Venise sous la pluie: on n'en parle dans aucun guide touristique, mais ça arrive ici aussi. Tellement de pluie d'ailleurs que toutes les rues en étaient inondées ( :-) et qu'il a fallu prendre un bateau pour rejoindre l'hôtel Tivoli. Heureusement l'horaire des vaporettos vers le quai San Tomà est aux 20 minutes… après avoir attendu que le plus gros de l'orage soit passé... En vain d'ailleurs!



Tout cela pour découvrir Venise d'un oeil nouveau: les gouttes lourdes qui s'éclatent sur le grand Canal déforment le reflet des demeures historiques tandis que sur les pavés, les mêmes reflets jouent avec la lumière du jour qui tombe.

Une petite sieste nous requinque pendant que la pluie se calme. La tombée du jour nous permet d'explorer les rues, les passages, les places, les canaux, les ponts qui s'agencent en labyrinthe au voisinage de notre hôtel. Nous voilà dans un autre monde, identique peut-être à ce qu'il était il y a quatre siècles. Le dépaysement, mais surtout l'enchantement est total, surtout qu'il se clôture sur un repas à l'italienne et son vino della casa, à deux pas de notre hôtel.
De Venise - Septembre 2009