mercredi 30 avril 2008

Arrivée au Grand Canyon

Ce jour de voyage de Kayenta jusqu'au Grand Canyon nous réserve une surprise: à peine sorti des tempêtes de neige du Québec, nous voici au coeur d'une tempête de sable. La visibilité est quasi nulle et l'autobus que je suis disparaît souvent dans le nuage de sable qui crépite dans les vitres de l'auto. Parfois, une colline nous met à l'abri du vent, mais bien vite le paysage se fond à nouveau dans une brume rougeâtre jusqu'à ce que nous quittions la route 89 orientée nord-sud pour la route 180 qui mêne à l'entrée est du parc du Grand Canyon.



Desert View Point est notre premier regard sur le Canyon. Grandiose. Les dimensions défient l'imagination et les rouges, verts, bruns, beiges découpent les falaises qui plongent jusqu'au Colorado 1500 mètres en contrebas.

Il faut s'arracher à cette féérie pour gagner notre hotel à Tusayan et fêter cet éblouissement autour d'un bonne bouteille de vin après les journées de régime sec sur le territoire Navajo.




Fresque d'inspiration Navajo dans la tour d'observation de Desert View à l'entrée est du parc National Grand Canyon.

mardi 29 avril 2008

Natural Bridges

Après une journée d'exploration de Monument Valley, nous reprenons la route pour découvrir d'autres paysages de la région. Un peu plus au nord, Mexican Hat et son rocher en équilibre. Plus loin encore au parc Gooseneck, c'est le canyon de la rivière San Juan et ses méandres parfaitement dessinés mais profonds d'au moins 300 mètres. Tout au fond, d'où viennent ces kayakistes qu'on devine à peine ? Les parois sont si abruptes que leur périple a sûrement débuté bien en amont.


Devant nous la route se dirige droit vers une paroi verticale qui barre l'horizon. Les lacets en terre de la montée «Maki Dugway» montrent le chemin à suivre dans ce qui fut autrefois construit pour une exploitation minière au haut de la falaise. Au sommet, la vue est imprenable vers la vallée, tandis qu'au delà, s'étend un plateau à peine valonné couvert d'arbustes assez dispersés où vivent librement des troupeaux de bovins.

Nous atteignons finalement le parc Natural Bridges en Utah. Encore un monde différent creusé par une rivière d'un débit si faible qu'on peine à croire qu'elle ait pu creuser ces formations étonnantes.

Ici, la rivière a tracé des méandres d'une incroyable profondeur dans le plateau rocheux. Mais à certains endroits, elle a refait son lit en coupant les méandres à leur base de sorte qu'il reste des ponts rocheux jetés entre ses rives. Le pont «Sipapu», le plus long des trois ponts du parc, atteint 82 mètres de long et une hauteur de 57 mètres.




Une autre merveille de la nature !

lundi 28 avril 2008

Monument Valley

Nous partons pour la journée en territoire Navajo. C'est Larry, un indien Navajo qui sera notre guide. Les Navajos administrent toute cette région de Monument Valley et fournissent les guides pour accéder à certaines parties du territoire.


Dès le premier arrêt sur une hauteur qui domine l'habitation d'une famille Navajo, il nous rappelle l'histoire de son peuple pourchassé par Kit Carson, puis emmené de force à Fort Sumter à 300 milles à l'est avant qu'un traité en 1868 ne leur permette de revenir sur leurs terres. Puis nous reprenons le chemin de terre vers les paysages de tous les westerns.


Les rochers d'une hauteur impressionnante sont arrondis par l'érosion. Parfois des éclats s'en sont détachés formant des grottes où on retrouve des constructions anasazi comme à Mesa Verde. Mais le paysage à lui seul crée l'émerveillement. Des falaises rouges d'une centaine de mètres, des mesa surgissant à la verticale de la plaine, des aiguilles en équilibre inquiétant.

Ici et là, des chemins traversent la végétation assoiffée: on les voit encore parcourus par les diligences, encadrées de cowboys et, pourquoi pas, pourchassées par les indiens. D'ailleurs on n'y manque pas: sur le promontoire là-bas, devant des mesas et des aiguilles d'une incroyable hauteur, se tient un indien à cheval. Pour la photo, bien sûr ! Lentement il s'approche vers notre groupe. Germaine est la première à monter sur le cheval et à prendre la pose, chapeau de cowboy bien enfoncé sur la tête.

Au retour à l'hôtel, nous sommes couverts de poussière rouge, brûlés de soleil et desséchés par l'air si sec. C'est notre baptème de l'ouest !

Yaa'et'eee (bonjour en Navajo)

dimanche 27 avril 2008

Vers Monument Valley

Nous quittons Durango et les montagnes du Colorado en direction des Fours Corners, seul endroit où quatre états américains se rejoignent: le Colorado, l'Utah, l'Arizona et le Nouveau Mexique. Endroit plus symbolique qu'attrayant, c'est surtout un lieu où les indiens Navajos offrent leur artisanat. Si quelques colliers et bracelets sont assez simples, d'autres pièces - poteries, gravures au sable - sont intéressantes.

Graduellement le paysage se transforme au fil de la route. Les forêts de pin laissent la place à des paturages; puis le sol devient à peine valoneux et semi-désertique. Plus loin des rivières asséchées ont creusés des canyons dans les champs. Tout-à-coup après un détour le sol plutôt de couleur sable devient soudainement rougeâtre. Des parois qu'on dirait coupées au couteau se dressent dans le ciel. Au loin, les mesas de Monument Valley apparaissent: parfois des plat eaux aux parois verticales, parfois des aiguilles tout aussi hautes. Les couleurs sont saisissantes. Je ne sais si les photos seront à la hauteur de notre étonnement.

Goulding Lodge nous reçoit. Cet hôtel est situé au pied d'une falaise juste en face des formations les plus spectaculaires de Monument Valley... et notre balcon est aux premières loges, le temps d'un apéritif au thé glacé, car il n'y a pas d'alcool sur le territoire Navajo, juste des bouteilles cassées le long de la route.


Après un souper aux accents Navajos et Mexicains, nous quittons la salle à dîner juste à temps pour voir les falaises ensanglantées par le soleil couchant. Encore un grand moment pour les photographes...

samedi 26 avril 2008

Montagnes du Colorado

C'est un tout autre monde que nous visitons samedi. Les montagnes de San Juan au nord de Durango ont des sommets qui dépassent les 4000 mètres. La route qui les traverse offre des paysages spectaculaires. Au départ de Durango, certains arbres sont couverts de fleurs printanières, mais la route nous mène bien vite à travers des champs couverts de neige. Les centres de ski sont fermés depuis une semaine à peine, mais sur certains sommets plus reculés, les skidoos permettent encore aux amateurs de profiter du soleil du printemps.

Encaissé dans ces montagnes, Silverton est un village qui semble sorti d'un autre monde: l'ère des pionniers, des prospecteurs avec une couleur de Far-West. S'il ne reste plus de mineurs à Silverton, la ville demeure un mémorial de cette époque.

Le train qui roule encore sur des voies étroites amène toujours de nombreux visiteurs durant les mois d'été.


Plus loin encore, Ouray un village à peine plus populeux, mais qu'une mine d'or a rendu bien plus prospère. Les maisons de l'époque victorienne sont encore bien entretenues et les activités de plein air des alentours l'ont fait s'auto-proclamer la Suisse de l'Amérique. Mais le plus étonnant, dans ce village situé à près de 3000 mètres au pied de sommets enneigés, c'est que la piscine municipale est pleine d'enfants et de parents: une légère brume s'élève de l'eau réchauffée par des sources thermales. Seule concession aux 7 °C ambiants: les sauveteurs sont bien emmitouflés sur leurs hautes chaises.

Dimanche nous quittons Durango pour d'autres découvertes à la frontière de l'Utah et de l'Arizona.

vendredi 25 avril 2008

Mesa Verde - Colorado

Le Colorado propose des aspects forts différents du Colorado. Aujourd'hui, vendredi, ce sera le plateau de Mesa Verde et demain samedi, nous irons explorer les montagnes du Colorado.

Mesa Verde se trouve à environ 50 kilomètres de Durango où nous demeurons pour quelques jours. Le parc s'élève à plus de 2400 mètres et descend graduellement vers le sud. Ce plateau est découpé de canyons creusés par l'érosion au fil des millénaires. Dès notre entrée, nous nous dirigeons vers le point le plus élevé qui nous donne une vue circulaire sur toute la région. N'était-ce de la qualité de l'air qui se dégrade au fil des ans, seule la courbure de la terre limiterait notre regard, Nous pouvons quand même distinguer Shiprock à plus de 75 kilomètres.

Au poste d'accueil des visiteurs, nous nous inscrivons pour la visite de Cliff Palace.
Nous y faisons la découverte des villages des Anasazi. Des constructions de pierres allant jusqu'à 200 pièces, sont édifiées dans les falaises des canyons de Mesa Verde. Ces villages édifiés au XIIè et XIIIè siècles ont été abandonnés pour des raisons encore mystérieuses pour n'être redécouverts qu'en 1878.

Dans l'ensemble du parc, plus de 4000 sites archéologiques ont été identifiés; plusieurs concernent les habitations des Anasazi construites sous les surplombs des falaises. Ces habitations d'une architecture assez élaborée nous font oublier les splendeurs des canyons, des falaises vertigineuses, des rochers orangés. Elles nous ouvrent aussi une perspective nouvelle sur les peuples de cette époque qui contraste radicalement avec l'image qui nous reste des indiens de nos régions. Pendant que les Hurons, Algonquins et autres indiens du Québec n'étaient toujours que des chasseurs et cueilleurs, les Anasazis et les Pueblos avaient évolué en agriculteurs et constructeurs.
Rien ne nous avait préparé à ce contact avec leur civilisation.

jeudi 24 avril 2008

Voici le Colorado

C'est jeudi et ce matin nous disons au revoir à nos amis Yvon et Janet après un séjour fort agréable. Nous partons vers le nord à la découverte de nouveaux paysages. C'est ce qui saisit le plus au cours de notre périple vers Durango, au sud du Colorado.

AU départ, les paysages sont assez arides: les herbes et les plantes basses qui couvrent les vallons semblent réclamer de l'eau, quoique le printemps qui commence à peine et la teinte olivâtre de plusieurs plantes puissent être trompeurs. Ici et là, des arbustes d'au plus deux mètres semblent pourtant en parfaite santé.
En route vers le nord, nous traversons le Rio Grande: Grande a ici le sens de «long» bien plus que celui de «large», car nous sommes encore bien loin de son embouchure. Mais il irrigue bien les vallées qu'il traverse et les feuilles bourgeonnantes donnent vie aux arbres qui fréquentent ses rives.

Plus loin encore, nous découvrons - comme il y a déjà une route, découvrir est peut-être un terme exagéré - des falaises d'ocres, de rouges et de beiges fascinantes. Au pied de ces falaises, des prairies plutôt verdoyantes parcourues par du bétail, parfois même des élevages de bisons.

À l'approche du Colorado, le paysage se transforme encore: des montagnes couvertes d'essences résineuses dont le vert se découpe souvent sur la neige des sous-bois. La route nous mène dans des paysages des Laurentides. L'illusion serait complète si les ranchs, leurs portails d'entrée, leurs clôtures distinctives ne répondaient pas à une certaine image de l'ouest américain.

Durango nous accueille: c'est une ville toute simple, traversée par une rivière de montagne aux abords fort bien aménagés en promenade. Des kayakistes essaient de la dompter tandis qu'un groupe de cyclistes en vélo de montagne quitte la ville.

Mais Durango est aussi reconnue comme étant la «Napa Valley» de la bière. Après cette longue route, c'est fort apprécié, d'autant plus que les brasseries de la région savent ajouter le goût que les brasseries commerciales ignorent.

mercredi 23 avril 2008

Tent Rock - Nouveau Mexique

Dans les montagnes au sud-ouest de Santa Fe, le Monument National de Tent Rocks est l'occasion d'explorer des formations géologiques très particulières. Ce parc, situé entre 2100 et 2500 mètres contient un grand nombre de formations rocheuses de forme coniques comme des tentes. Plusieurs de ces «tentes» sont surmontées
d'un bloc rocheux perché en équilibre sur leur sommet. En fait, c'est lui qui a protégé ces structures de l'érosion.

Le soleil tape assez dur quand nous nous engageons dans le sentier qui suit le fond du canyon creusé dans la montagne. Le sol semble très sec et seules des plantes bien adaptées y survivent. Pourtant des arbres résineux d'un ou deux mètres sont assez nombreux pour créer l'impression d'une forêt. En avançant, les parois se rapprochent; parfois mème un rocher tombé du sommet forme une galerie qui nous force à nous incliner profondément devant la nature.

Et au bout de ce sentier, on découvre les formations les plus spectaculaires de ce parc: un ensemble de plusieurs «tentes» pouvant atteindre jusqu'à 30 mètres qui portent les couleurs de toutes les époques géologiques qui ont permis leur création. Pendant que les autres s'arrêtent un moment avant de repartir vers l'entrée du sentier, j'en profite pour terminer ce sentier qui monte jusqu'au sommet: pour une (ou plusieurs) photos, rien ne peut m'arrêter!

Il faut quand même m'arracher à ce paysage, car il faut recupérer à l'aéroport d'Albuquerque la voiture de location avec laquelle nous poursuivrons notre voyage jusqu'à Las Vegas.
Au retour à Santa Fe, Janet nous a préparé un autre des excellents repas dont elle a le secret. C'est encore la meilleure façon de partager de bons moments avec des amis.

mardi 22 avril 2008

Chimayo et Bandelier: c'est au Nouveau-Mexique

On poursuit notre voyage. Aujourd'hui Yvon et Janet nous font découvrir Chimayo. Ce village abrite un sanctuaire qui est devenu un lieu de pélerinage très fréquenté principalement par les habitants du Nouveau-Mexique d'origine espagnole ou mexicaine. Plusieurs y font des pélerinages à pied en y apportant des croix de bois assez imposantes, mais aussi beaucoup de croix miniatures qu'ils accrochent aux mailles des clôtures qui bordent le sanctuaire. D'autres encore chargent les statues de chapelets et de fleurs. De son côté, l'église est très simple, bâtie en adobe et décorée de façon naïve. Une chapelle adjacente contient de nombreuses photos d'officiers de police ou de militaires morts en devoir, de même que d'enfants pour lesquels on demande des faveurs. L'ensemble témoigne d'une foi remarquable et toute simple.

En après-midi, la visite du site de Bandelier nous plonge dans un tout autre monde. Dans ce canyon aux falaises verticales, les ancêtres des indiens Pueblos actuels (nom qui remplace l'appellation Anasazi dans le sens est péjoratif en langue indienne) ont construits leurs habitations il y a plus de 600 ans. La caractéristique unique de ces habitations, c'est qu'elles sont construites dans la paroi de la falaise et complétées par des murs de pierre qui forment des pièces distinctes. Dans la plupart des cas, ces habitations n'étaient accessibles que par des échelles, ce qui, selon certaines interprétations, assuraient un moyen de défense. Mais le village que l'on visite à Bandelier s'est développé bien au-delà des cavernes. Au pied de la falaise, il a pris la forme circulaire des villages Pueblos de cette époque. Chaque pas dans ces lieux nous amène à recréer en imagination la vie de ses habitants. C'est l'occasion de mesurer le chemin franchi depuis ce temps, mais aussi d'évaluer ce qui fut l'essentiel de la vie des hommes de cette époque ...qui sont pourtant de la même nature que nous.

lundi 21 avril 2008

Santa Fe

Yvon et Janet nous attendent à l'aéroport de Albuquerque et nous accueillent à leur maison de Santa Fe. Bâtie sur un étage, avec les murs finis en adobe et un toit plat, la maison adopte parfaitement l'architecture historique de la région, mais une architecture qui a fort bien su intégrer toutes les techniques du monde actuel. Leur maison située dans la montagne au nord de la ville nous offre une vue spectaculaire sur la vallée et les montagnes environnantes, même celles qui sont encore couvertes de neige. Car si Santa Fe se trouve bien au sud de chez nous, la ville se situe quand mème à plus de 2000 mètres d'altitude. C'est ainsi qu'en atteignant Santa Fe, on découvre les traces du printemps et des bourgeons qui colorent les feuillus en vert tendre.

Lundi matin, nos hôtes nous guident à la découverte de Santa Fe. L'historique Plaza est bordée par le Palais des Gouverneurs un bâtiment d'adobe dont l'origine remonte à 1610. Aujourd'hui, ses arcades accueillent les indiens Pueblos qui offrent leur pièces d'artisanat. La diversité et la richesse de la culture de leurs nombreux villages permettent d'admirer des oeuvres fort intéressantes. Leurs artistes les plus connus sont présents dans plusieurs galeries d'art qui leur sont dédiées parmi toutes celles qui foisonnent dans la ville.

Car Santa Fe est devenue un haut lieu de l'art aux États-Unis. La peinture, la sculpture, la photographie, de même que le travail du verre sont fort bien représentés. D'ailleurs la visite de quelques unes des galeries suscite autant d'admiration que celle de bien des musées. Nous visitons même un atelier de verrier où l'artisan est à l'oeuvre. Plus loin encore, c'est une fonderie où sont coulés les bronzes de plusieurs artistes très intéressants.

Finalement, pour satisfaire notre petit côté épicurien, nous partageons un dîner aux couleurs mexicaines qui fut fort apprécié.

dimanche 20 avril 2008

En passant par Denver

En route vers Santa Fe et la découverte des espaces de l'ouest américain. Nous quittons un printemps qui, sans transition, se prend un peu pour l'été pour aller vers un autre printemps - espérons-le. Car l'altitude des régions que nous allons visiter compense pour la latitude beaucoup plus sudiste.


Pour l'instant, c'est Denver et son aéroport particulièrement vaste, composé de trois sections qui, chacunes, me semblent aux dimensions de Dorval. Est-ce la nouveauté ou le dépaysement qui nous portent à mieux apprécier cet arrêt à Denver? En effet, l'enregistrement et le passage des douanes à Montréal manquent vraiment de chaleur. Les formalités américaines nous donnent l'impression de vouloir absolument nous convaincre de revenir chez nous après le voyage.

Mais ici, le ciel est implacablement bleu, quoiqu'il soit impossible de mettre le pied dehors pour apprécier le fond de l'air: on est quand même à plus de 5000 pieds d'altitude. On nous permettra toutefois de prolonger notre séjour. L'avion vers Albuquerque prévu pour 14:14 est maintenant retardé à 15:10. Tout le temps qu'il nous faut pour trouver un petit bistro et savourer une bonne bière. Germaine me le confirme: cela nous met dans l'esprit des vacances.