lundi 17 septembre 2007

Fontaine de Vaucluse

L'eau de la Sorgue qui alimente tous les canaux de l'Isle-sur-la-Sorgue est d'une limpidité parfaite, car la source de cette rivière ne se trouve qu'à quelques 7 kilomètres en amont.

Lundi, nous sommes allés à cette source. L'eau surgit de la montagne en plusieurs résurgences dont la principale donne son nom au village : Fontaine-de-Vaucluse. L'une de ces résurgences est une vasque dont le niveau varie selon les précipitations. Cette vasque ne déborde que lorsqu'elle atteint un niveau d'environ 22 mètres par rapport à son point de référence. Phénomène rare, en raison de la saison particulièrement sèche, le niveau de la fontaine se situe actuellement à -0,70 mètre sous le niveau le plus bas mesuré en 140 ans. Heureusement, d'autres résurgences alimentent la rivière dont le débit demeure amplement suffisant, à environ 5 m3/s.

Le fond de la rivière est tapissé d'algues qui ondulent lentement au gré du courant. L'eau qui les baigne leur donne est d'une telle transparence que les verts sont d'une brillance lumineuse. Plus bas dans quelques passages plus rapides, des instructeurs enseignent le kayak de rivière à des jeunes.

Pétrarque, l'un des pionniers de la renaissance affectionna particulièrement cette région où il chanta Laure, sa bien-aimée. Le dîner au bord de la rivière sous les platanes du restaurant qui porte leurs noms - Pétrarque et Laure - fut mémorable,les cuisiniers passant près de notre table avec les truites toutes frémissantes au sortir de la rivière. Quoi de plus frais et de plus savoureux!

En quittant Fontaine-de-Vaucluse, nous avons visité les Bories: ce sont des habitations entièrement faites de pierres sèches, empilées pour former des voutes. Tous les batiments du village sont construits de cette façon: les habitations, les greniers et entrepôts, les bergeries et porcheries souvent adossées aux habitations. Ces habitations ont été utilisées jusque vers la fin du XIXè siècle. Leur avantage peut-être: lors d'une journée particulièrement chaude comme celle d'aujourd'hui - au moins 30°C - l'air était frais à l'intérieur.

Notre route nous a ensuite conduits à Gordes qui figure comme l'un des plus beaux villages de France. C'est pleinement mérité car Gordes s'étage sur une colline qui domine la plaine cultivée. On y arrive sur l'autre versant de la vallée d'où la vue est saisissante. Le village compte une grand nombre d'artistes et de galeries qu'on découvre en parcourant les rues en pente et les escaliers qui s'accrochent à la colline. Excellent exercice! L'architecture et la pierre dont sont construits la plupart des batiments donnent une unité de couleur et de texture tout-à-fait remarquable.

Pour un peu de repos et de calme, nous sommes allés aux Vèpres à l'abbaye de Sénanque. Cachée au fond d'une vallée où les moines cultivent la lavande, l'abbaye constitue un des sites les plus photographiés de Provence. Mais la lavande en septembre... ce n'est plus qu'un petit buisson bien taillé en longues rangées parallèles. Mais l'atmosphère de la chapelle de l'abbaye demeure tout aussi simple et dépouillée que son architecture. Les chants des vèpres, désormais en français, perdent un peu du mystère que portait le grégorien, mais les voix polyphoniques des moines donnent vie à la chapelle moyennageuse. Une impression d'éternité s'en dégage en songeant à la foi des batisseurs de cette abbaye et à toutes ces générations de moines qui se sont succédées depuis presque mille ans.

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